C’est Quoi L'acupuncture
Le médecin dans la chine ancienne est attaché à une famille, et rémunéré tant que celle-ci reste en bonne santé. Il s'appuie sur l'examen clinique, palpe les pouls, inspecte les téguments, les urines, les selles pour orienter ses soins ; il prodigue également des conseils sur l'alimentation et l'hygiène, ordonne les traitements, souvent à base de plantes, procède à des massages et à des soins particuliers consistant en la pose d'aiguilles sur certains points du revêtement cutané pour prévenir ou guérir les maladies.
L'acupuncture est cette méthode thérapeutique extrême-orientale, aussi élaborée qu'elle paraît simple d'application. Elle réalise un système à la fois philosophique et médical, né de l'observation attentive et minutieuse de la nature, transcrit dans un langage imagé, difficile à appréhender pour un esprit occidental. Plusieurs fois millénaire, elle a été pendant longtemps rejetée, jugée comme une pratique ésotérique et exotique ; elle connaît pourtant un développement universel depuis un quart de siècle.
On peut actuellement avancer deux hypothèses sur son mécanisme d'action : l'implantation des aiguilles dans la peau déclenche d'une part une compétition entre les fibres nerveuses du tact et les fibres douloureuses ; d'autre part, elle provoque la libération au sein du système nerveux central des endorphines (contraction de l'expression « morphines endogènes ») impliquées dans le contrôle du phénomène douloureux. L'acupuncture, pratique empirique fort ancienne, peut ainsi s'appuyer sur les travaux scientifiques les plus récents de neurophysiologie.
Naissance Et Développement de l’acupuncture
L’âge de pierre marque probablement la naissance de l’acupuncture : les pointes de silex sont utilisées non seulement comme armes et outils, mais aussi comme instruments médicaux.
Un ouvrage remontant à plusieurs siècles avant notre ère contient l'essentiel de l'esprit et de la pratique de cette méthode. L'os, le bambou puis les métaux remplacent successivement les aiguilles de silex. Au cours de la longue l'acupuncture apparaissent les planches, les trajets des méridiens avec l'emplacement et le nom des points, les règles d'utilisation.
Sous la dynastie des Tang (618-907), une section d'acupuncture comportant des cours obligatoires est créée dans le cadre du collège impérial de médecine. L'époque des Ming (du XIV au XVII , marque l'apogée du rayonnement considérable de la Chine dans tout l'Extrême-Orient.
Rapports privilégiés de l'Italie avec I ‘Empire du Milieu sont à l'origine de l'introduction de l'acupuncture en Europe. Contraction de deux mots latins : acus (aiguille) et ponctura (piqûre), le terme apparait au XVII siècle, donné par des missionnaires de la Compagnie de Jésus. Cette courte flambée d'intérêt est suivie d'une longue éclipse jusqu'au xix siècle, où quelques grands noms, Laennec, Bretonneau, L.J. Berlioz le père attention.
Cependant, l'acupuncture voit, partout dans le monde, sa diffusion freinée par les progrès de la médecine occidentale. Elle est même interdite en chine par le gouvernement de Nankin en 1929, puis réhabilitée au moment de la révolution culturelle, du fait du retour aux valeurs traditionnelles souhaité par le président Mao Zedong.
L'acupuncture traditionnelle
L'acupuncture est une branche de la médecine traditionnelle chinoise. Elle est elle-même issue de la pensée taoïste, édictée à une époque ancienne où la science et la philosophie étaient intimement liées. Le tao ou dao (la voie) symbolise le principe unique et essentiel des êtres et des choses ainsi que les lois les reliant à l'Univers et au Cosmos. L'observation rigoureuse et attentive de la nature, l'analyse nuancée des faits, le symbolisme des éléments naturels bâtissent une conception non pas dualiste, mais cyclique des événements terrestres : chaque être est la combinaison d'une énergie unique, fondamentale, présente sous deux polarités opposées, complémentaires et en proportions variables : le yin et le yang.
Une vision globale de l'UniversLa première manifestation perceptible pour l’homme est l’alternance, dans une succession harmonieuse, du jour, yang, et de la nuit, yin, de l’été, yang, et de l’hiver, yin le yang est en haut, c’est le ciel, l’extérieur, le mouvement, le soleil, la chaleur, l’élément masculin …
Toute la structure du corps humain est faite d'oppositions yin-yang: par exemple, le dos est yang par rapport à l'abdomen, qui est yin, la gauche est yang par rapport à la droite, qui est yin..., mais des échanges énergétiques s'opèrent entre ces deux polarités.
Les mécanismes physiologiques, inspiration-expiration, contraction-décontraction, systole-diastole, etc., peuvent facilement être interprétés en fonction de cette bipolarité, yin, yang.
L'acupuncteur, pour choisir son traitement, tente de préciser les caractères yin ou yang d'un symptôme. Une douleur yin est sourde, calmée par le mouvement ou la chaleur, aggravée par le froid. Par opposition, une douleur yang est aiguë, aggravée par le mouvement ou la chaleur, calmée par le froid...
Un symptôme yin est amélioré par « l’apport de yang » et vice versa. Le yin et le yang, dualité indissociable, se manifestent dans l'espace et le temps au travers de cinq éléments interactifs, observables dans la nature : le bois, le feu, la terre, le métal et l'eau. À chacun de ces éléments correspondent un climat, une saison, une couleur, un sentiment, un organe, une fonction physiologique, qu'il faudra stimuler ou apaiser.
Ces cinq éléments représentent des polarisations particulières de l'énergie et s'organisent de manière logique dans des processus d'engendrement et de de striction: l'interprétation imagée des processus de création et de naissance indique que le bois produit le feu en brûlant au printemps, le feu produit la terre par ses cendres en été, la terre produit le métal en engendrant les minerais à la fin de l'été, le métal produit l'eau par sa fusion à l'automne, l'eau produit le bois en permettant aux arbres de pousser l'hiver.
Le cycle de destruction s'appuie également sur des images : l'eau éteint le feu, le feu détruit le métal, le métal détruit le bois, le bois couvre la terre, la terre absorbe l'eau. Cette symbolique est néanmoins corroborée par les conceptions physio pathologiques actuelles : le foie malade met en danger la rate, la rate met en danger le rein, le rein met en danger le cœur, le cœur met en danger le poumon, et en retour le poumon menace le foie.
Favoriser la circulation harmonieuse de l'énergiePar la patiente observation des symptômes, les Chinois ont pu établir les trajets de l'énergie : les méridiens. Au nombre de 59 (dont 12 principaux, couplés 2 par 2), ils forment un grand réseau énergétique qui rythme toute l'activité du corps humain. Si l'énergie du sujet est en quantité suffisante et circule de façon harmonieuse, il est en bonne santé ; si la circulation est perturbée, il devient plus sensible, ou est déjà malade.
Les règles de l'acupuncture indiquent qu'on peut modifier la répartition de l'énergie au moyen de la pose d'aiguilles ou de bâtonnets d'armoise (moxas), appliqués en des points situés sur ces méridiens. Les théories traditionnelles restent encore pour de nombreux acupuncteurs la base du raisonnement énergétique : elles n'ont toutefois pas reçu de confirmation expérimentale, l'existence des points et des méridiens étant même discutée par certains. Toutefois, cela ne remet pas en cause l'efficacité indiscutable de l'acupuncture.