C'est quoi Les tumeurs

01/03/2022   Santé de la peau   2258   med.ma

C'est quoi Les tumeurs

C'est quoi Les tumeurs

La prolifération excessive et autonome d'une des lignées cellulaires constitutives d'un tissu, au sein même de ce tissu, définit une tumeur. Les tumeurs bénignes se caractérisent par leur développement lent et le respect des structures tissulaires adjacentes. Les tumeurs malignes ou cancers, au contraire, possèdent en général un développement rapide, envahissent et détruisent les tissus environnants et ont une tendance à essaimer à distance pour donner des localisations secondaires (métastases).

Comme tout tissu de revêtement, la peau comporte un épithélium, l'épiderme et un tissu conjonctif, le derme. Chacune de ces lignées cellulaires constitutives peut être sujette à un développement tumoral. Les plus fréquentes des tumeurs cutanées sont les nævi ou grains de beauté (qui sont en fait des dysplasies cutanées), les angiomes, certaines tumeurs bénignes (lipomes, fibromes, verrues séborrhéiques, kératoses).

Les tumeurs malignes épidermiques (épithéliomas baso- et spinocellulaires) touchent les personnes d'un certain âge et sont plus fréquentes chez les sujets à peau claire longtemps exposés au soleil au cours de leur vie.

Quant au mélanome malin, il s'agit de la tumeur cutanée la plus grave, s'il n'est pas retiré chirurgicalement à un stade initial de développement. Il peut apparaître spontanément et simuler un grain de beauté d'allure « bizarre » par ses contours irréguliers et ses couleurs hétérogènes, ou être secondaire à la dégénérescence d'un nævus préexistant. Les expositions violentes et fréquentes au soleil dès l'enfance sont incriminées.

C’est quoi Les angiomes

Les angiomes sont des hyperplasies des vaisseaux du derme ou de l’hypoderme représentées par des taches ou des excroissances cutanées de couleur rouge ou bleue. Ils sont très fréquents (un enfant sur 10), apparaissent dès la naissance et ne comportent jamais de risque de dégénérescence maligne. Les traitements au laser ont permis de transformer leur caractère inesthétique, très préjudiciable aux patients. Il en existe plusieurs variétés.

L'angiome tubéreux dermique, ou angiome fraise, est très superficiel, saillant, rouge vif, parfois de taille importante. Très évolutif au cours des 4 premiers mois de la vie, sa régression est spontanée au cours de la deuxième enfance. Cette évolution favorable est liée au caractère « immature » des capillaires néoformés. L'angiome hypodermique, lui, forme une masse sous-cutanée molle et dépressible de couleur normale ou bleutée.

D'évolution lente au cours des 8 premiers mois, il ne régresse qu'incomplètement et reste stable sans tendance à l'extension ou à la régression en raison du caractère mature des vaisseaux. Il peut alors être traité médicalement (cryothérapie, injection sclérosante), ou bien chirurgicalement. Très souvent les angiomes sont mixtes, associant les deux types précédents.

Les angiomes plans (taches de vin) situés sur le visage ou le tronc persistent durant toute la vie sans tendance à la régression. Ils constituent une grave infirmité esthétique au niveau du visage. Les traitements au laser (argon ou rubis) ont transformé leur pronostic grâce aux excellents résultats obtenus ; ils demandent néanmoins de nombreuses séances, réparties sur plusieurs mois, voire années, selon leur taille. Les angiomes plans médians de la racine du nez, du front, de la nuque ou des paupières supérieures sont bien différents. Très fréquents, ils s'effacent spontanément avant l'âge de 1 an (sauf à la nuque, mais ils restent masqués par les cheveux).

D'autres types d'angiomes peuvent être graves soit par leur étendue et leurs poussées évolutives (angiome volumineux de l'hémiface, en règle générale immature, qui ne régresse que de façon incomplète), soit par leur association à des malformations vasculaires profondes ( angiodysplasie ostéohypertrophique des membres , angiomatose en céphalotrigéminée ) , soit parce qu’ils s’intègrent dans un tableau de troubles métaboliques généraux.

Les nævi sont susceptibles d’extension au long de la vie

I existe deux groupes de nævi cutanés : celui des nævi pigmentaires et celui des nævi simples. Les premiers sont caractérisés par le regroupement de cellules pigmentaires : les mélanocytes. On reconnaît essentiellement les lentigos (grains de beauté), les nævi tubéreux et les nævi bleus. L'exceptionnelle mais possible dégénérescence de ce type de nævus en mélanome justifie l'éventuelle indication d'exérèse. Les nævi simples sont plus difficilement différenciables des autres tumeurs bénignes et certains médecins y incluent les angiomes.

Le lentigo (tache plane, arrondie, noire ou brun clair) existe en plus ou moins grand nombre chez tout individu ; il est formé d'une simple augmentation du nombre des mélanocytes et ne présente aucun danger de dégénérescence maligne. Les nævi du sujet jeune ont une organisation en général jonctionnelle dermo-épidermique ; progressivement, les thèques (groupements) de mélanocytes descendent dans le derme, si bien que les nævi de l'adulte sont en général dermiques ou mixtes. L'aspect clinique permet seulement de suspecter la nature du nævus : la corrélation ana tomo-clinique n'est en effet pas absolue.

Les nævi jonctionnels correspondent souvent à des lésions planes ou légèrement surélevées. Leur coloration varie du brun clair au noir homogène ou parsemé de petits grains plus foncés. Arrondies ou ovalaires, leurs limites sont nettes et régulières mais peuvent également s'estomper en un halo de coloration plus claire. Les nævi intradermiques sont, par contre, volontiers bombés et lisses, de coloration brun clair ou brune, parfois centrés par un poil ; certains sont facilement désignés sous le terme de « verrues molles » ou nævi tubéreux. D'autres nævi en relief ont des surfaces verruqueuses, framboisiformes : ce sont souvent des nævi composés ou dermiques purs. Les nævi géants présents à. la naissance sont exceptionnels.

Événement exceptionnel, la transformation maligne d'un nævus ne concerne que les nævi jonctionnels et composés. Les nævi intradermiques d'aspect framboise, ou verrue molle, et les nævi pileux ne dégénèrent pas : ainsi, contrairement à une notion classique, ce sont les nævi plans qui sont suspects de dégénérescence. Un examen médical s'impose rapidement devant toute modification des caractéristiques habituelles d'un grain de beauté connu : élargissement, irrégularité des bords ou de la surface, irrégularité de la pigmentation, rougeur, démangeaison, saignement. Il faut néanmoins savoir que, le plus souvent, les modifications d'un nævus témoignent d'une complication bénigne telle une folliculite sous-nævi que correspondant à une inflammation du follicule pileux.

Par contre, bien que la notion classique du risque de dégénérescence des nævi traumatisés n'ait pas été confirmée par les études épidémiologiques, l'attitude habituelle reste l'exérèse devant tout nævus traumatisé ou soumis à des irritations, notamment au niveau des zones de frottement.

Le mélanome malin est de plus en plus fréquent

La forme la plus fréquente des mélanomes malins est le mélanome superficiel extensif, qui nécessite un grand effort de dépistage en raison de sa guérison possible à son début. Il évolue en deux phase d'extension superficielle ou « phase horizontale » relativement longue (2 à 5 ans), puis une phase verticale.

Cliniquement, le mélanome se traduit par une tache pigmentée à contours irréguliers, de couleur hétérogène associant diverses rouge et bleu). Le mélanome malin peut survenir soit d'emblée, soit sur un nævus préexistant. L'apparition d'un « grain de beauté bizarre », ou la modification d'un nævus préexistant, doit entraîner rapidement une consultation chez cancérologue , , et toute suspicion fondée doit faire pratiquer l’exérèse totale d’une lésion pigmentée.

La deuxième phase d'extension verticale se traduit par une infiltration en profondeur et l’apparition d’un petit nodule en superficie. Son diagnostic est cliniquement évident. Le pronostic est alors fonctions de l’extension locale et à distance (métastase), mais, le plus souvent, il reste très péjoratif à ce stade. D'où le caractère impératif d'un diagnostic précoce.

Les cancers non mélaniques

Les cancers de la peau s'observent surtout sur les régions exposées à la lumière, particulièrement au niveau du visage. L'accumulation importante au cours de la vie des ultraviolets du soleil (surtout les U.V.B.) est, en effet, le principal facteur de la carcinogenèse. Les sujets les plus fragiles sont ceux dont la peau est naturellement claire, particulièrement, les roux, ce qui explique le maximum de fréquence dans la population australienne, dont les sujets sont d'origine irlandaise et vivent dans des conditions d'ensoleillement très importantes et inadaptées à leur peau.

Les cancers sont souvent précédés de lésions pré-malignes, comme les kératoses du visage, des mains ou du crâne (chez les personnes chauves), qui correspondent à des zones cornées rugueuses, roses ou jaunâtres. Ainsi, la leucoplasie des lèvres, qui se manifeste par des plaques blanc nacré, les cicatrices de brûlures, les radiodermites chroniques ou la dyskératose de Bowen, qui correspond déjà à un cancer localisé à l'épiderme se traduisant par une plaque surélevée et squamo-croûteuse, peuvent avoir une évolution maligne. Deux types de cancers cutanés s'opposent, en raison de leur structure histologique et de leur pronostic : les cancers basocellulaires et spinocellulaires.

Les cancers ou épithéliomas basocellulaires ont une évolution lente et une stricte malignité locale, sans atteinte des ganglions ni localisation à distance.

Leur pronostic est donc très favorable s'ils sont enlevés ou détruits en totalité avant qu'une extension contiguë ne les transforme en tumeur évoluée ulcéreuse et mutilante. Leur aspect est souvent banal pendant plusieurs années. Il s'agit de petites élevures translucides (perles), de plaques atro-phocicatricielles squamo-croûteuses bordées par des petits grains perlés, d'ulcérations superficielles persistantes, ou d'un petit nodule pigmenté perlé.

Les cancers ou épithéliomas spinocellulaires sont susceptibles d'envahir les ganglions et de donner des métastases, surtout s'ils sont localisés aux muqueuses (lèvres, langue, organes génitaux). Ce cancer se traduit par une tumeur bourgeonnante, ulcérée, saignant facilement et souvent séparée de la peau saine par un bourrelet induré. Le diagnostic des cancers épidermiques est assuré par la biopsie. Leur traitement dépend plus du siège et de l'étendue de la lésion que du typage histologique. L'exérèse chirurgicale classique est l'alternative la plus pratiquée et la plus souhaitable. Lorsqu'elle est impossible, on peut avoir recours aux procédés physiques (laser, cryothérapie, radiothérapie).


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