Comment Prendre Soin de Votre Prostate

16/10/2023   Santé sexuelle   Santé générale   Santé de l'homme   2096  
Dr Alae Touzani
   Comment Prendre Soin de Votre Prostate

1/ Quelles sont les mesures pratiques pour améliorer le fonctionnement de la prostate ?

 

Tout d’abord, boire abondamment, c’est à dire 1 litre et demi d’eau par jour (voire 2 litres en saison chaude), mais de façon bien repartie, permettrait de contribuer au bon fonctionnement de l’ensemble de l’appareil urinaire.
De la même manière, vider régulièrement sa vessie, en se relâchant lors de la miction et non en poussant, permettrait de protéger l’ensemble de son appareil urinaire.

De plus, un travail regroupant de nombreuses études a estimé qu’avoir une activité sexuelle saine (sans risque d’infection sexuellement transmissibles) et fréquente (2 à 4 éjaculations par semaine) pourrait être un facteur protégeant la prostate contre de nombreuses affections.

La pratique du vélo ou de l’équitation, du fait de la position sur la selle, ont longtemps été suspectés de favoriser les symptômes prostatiques. Les preuves sont faibles, mais il convient de s’assurer d’avoir une selle confortable et une position adéquate lors de la pratique de ces activités.

 

2/ Quels aliments et compléments sont bénéfiques ?

 

J’aimerais commencer par insister sur le fait qu’il n’existe pas, actuellement, de preuves scientifiques suffisantes prouvant que certains aliments augmentent ou réduisent le risque de maladies prostatiques en général.
Par exemple, en ce qui concerne le cancer de la prostate, nous avions publié dans une revue internationale en 2020 un article qui montrait qu’une consommation importante d’alcool et de viande transformée étaient associés à un risque plus élevé de cancer de prostate.

D’autres travaux ont également incriminé la consommation importante de produits laitiers et de fritures. Le syndrome métabolique (association d’hypertension artérielle, hyperglycémie, hypercholestérolémie et obésité) pourrait également être un facteur de risque de cancer de la prostate agressif. En revanche, il ressort que la consommation de tomates, noix, café, vitamine E et sélénium pourrait être un facteur protecteur, mais avec un niveau de preuve assez faible.

Pour l’hypertrophie bénigne de la prostate, d’autres aliments ont étés identifiés comme pouvant être protecteurs : le zinc, l’avocat, le poivron,  les graines de courge, le curcuma, le gingembre, ... mais toujours avec un niveau de preuve assez faible.

Au final, les mesures sont identiques à celles que conseillent tous les professionnels de santé : une alimentation équilibrée et riche en fruits et légumes sans résidus de préférence, limitée en protéines animales (préférer de la viande de poisson), accompagnée d’une activité physique régulière et sans tabac.

 

3/ Quels tests médicaux devraient être effectués ?

 

Pour ne pas rentrer dans le détail, on va dire que, en dehors des infections prostatiques qui sont une urgence et une entité à part, il y a essentiellement trois pathologies chroniques : par ordre de fréquence, l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), le cancer de la prostate et la prostatite chronique.
J’aimerais également souligner le fait que deux ou trois de ces pathologies peuvent coexister chez la même personne.

Dans le cas des personnes qui n’ont pas de symptômes en relation avec une maladie prostatique (ces symptômes sont la difficulté à uriner avec jet d’urine faible, délai d’attente du jet urinaire, nécessité de poussée abdominale, miction fréquente en journée et réveillant le patient la nuit...), on peut, vers l’âge de 50 ans ou un peu plus tôt en cas de notion de cancer dans la famille, réaliser un « dépistage » du cancer de la prostate, grâce au toucher rectal, qui est un examen rapide et totalement indolore, et à une analyse sanguine : le taux de PSA.

Chez les patients ayant des symptômes en relation avec une maladie prostatique, l’objectif est de déterminer si les symptômes sont en relation avec un cancer de la prostate ou juste une prostatite chronique ou de l’HBP. A ce moment-là, on réalisera, en plus du toucher rectal et du taux de PSA, d’autres tests, essentiellement l’échographie de l’appareil urinaire, l’étude du débit mictionnel et une analyse des urines.

 

Attention, pas tous les symptômes urinaires sont liées à la prostate ou à l’appareil urinaire !  Certaines pathologies neurologiques, ou encore le syndrome d’apnée du sommeil, peuvent se manifester au tout début par des signes urinaires. En cas de symptômes, parlez-en à votre médecin traitant.



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